Qu'est-ce que c'est ?

Dans la population française « 9 femmes interrogées sur 10 assument anticiper les actes et les propos sexistes des hommes et adoptent des conduites d’évitement pour ne pas les subir. Ainsi elles [...] veillent à ne pas parler trop fort ou hausser le ton (41 %), ou encore cen- surent leur propos par crainte de la réaction des hommes (40 %). »

Dans l’imaginaire collectif, la colère est souvent une émotion que l’on réserve aux hommes. Il suffit d’observer les plateaux de télé : quand un homme s’emporte et parle avec une colère contenue, on le jugera plus facilement sûr de lui et charismatique, tandis qu’une femme adoptant cette même posture sera trop souvent enjointe à se calmer et ne sera pas prise au sérieux car on ne la considérera pas maîtresse d’elle-même, voire on la traitera d’hystérique.

Pourtant, c’est bien la colère qui nous donne l’impulsion pour nous défendre face à l’injustice. C’est elle qui a vocation à nous rendre fortes et fermes, des qualités qu’on nous retire trop souvent. Et si c’est un réel travail que de la rendre porteuse de sens et de changements, la colère reste un outil essentiel au développement social de chacune.

Et au même titre que le discours des médias infflue énormément sur nos représentations du monde, je suis convaincue que la mise en lumière de ces enjeux par des procédés graphiques a la possibilité de faire évoluer le consensus et de rendre les colères des femmes accessibles et compréhensibles.